Il est impossible de parler de connaissances, d’éducation et d’accompagnement sans tenir compte du rôle que jouent les autorités en la matière. La crise financière leur a fait réaliser qu’encourager la consommation à court terme – par des financements bon marché – pouvait s’avérer dangereux. Par conséquent, elles ont massivement changé leur fusil d’épaule, et on nous demande désormais toujours plus d’autonomie. Les citoyens sont censés prendre, de façon autonome, de grandes décisions, comme épargner pour leurs vieux jours ou les études de leurs enfants. Cette tendance est d’ailleurs soutenue par le vieillissement croissant de la population.
Si l’on en croit les modèles économiques néoclassiques, cette autonomie ne doit pas être un problème. Ces modèles partent en effet du principe que les consommateurs vont étaler leurs dépenses au cours de leur vie et maintenir un bon équilibre entre épargne et dépenses. Mais cette hypothèse est-elle vraie? Pas vraiment, comme le montre une étude récente de l’OCDE, qui révèle en effet que 63% des Belges affichent un mauvais score en matière d’éducation financière.
Les connaissances financières se composent de trois piliers:
Les seules connaissances financières ne suffisent pas à se construire un bel avenir financier. Une personne peut par exemple connaître tous les avantages de l’épargne-pension, mais ne pas en souscrire une par manque de motivation. Une étude scientifique a révélé qu’épargner pour plus tard était très difficile d’un point de vue rationnel. L’avenir semble encore souvent trop éloigné. C’est quand, 'plus tard'? De combien aura-t-on vraiment besoin 'plus tard'? Et pourquoi faudrait-il s’en inquiéter dès maintenant? Ces défis autour de l’épargne sont indépendants des connaissances pures.
Pour faire preuve d’éducation financière, il faut donc faire interagir connaissances financières basiques, comportement financier responsable et attitudes financières saines. D’après l’étude, si vous avez des lacunes à un ou plusieurs de ces niveaux, vous aurez tendance à moins épargner pour les dépenses imprévues, vous retrouver plus endetté(e) et faire plus souvent usage de crédits plus chers.
Heureusement, on peut toujours améliorer son éducation financière. Pour vos questions générales, vous pouvez ainsi vous tourner vers des sites comme Wikifin ou monargentetmoi.be, soutenu par Febelfin. Une autoformation peut également vous être d’une aide rapide.
Informer les gens ne relève cependant pas exclusivement de la responsabilité des banques. Il y a urgence à ce que l’enseignement aussi s’occupe d’éducation financière. La ministre flamande de l’Enseignement Hilde Crevits et le Parlement ont d’ores et déjà lancé des projets en ce sens. On travaille ainsi actuellement à mettre en place certains objectifs de connaissances financières dès la première secondaire, de sorte que les élèves disposent dès leurs quatorze ans d’une culture financière de base.