L’inflation est l’un des baromètres économiques ayant le plus d’impact sur notre vie, influençant tant la valeur de nos revenus que de notre épargne. Ce second impact est désormais particulièrement sensible, ce qui nous oblige à rechercher les meilleures alternatives pour nos économies.
Selon le dictionnaire, l’inflation est une 'hausse généralisée et continue des prix’. Cette définition toute simple masque la complexité économique du phénomène. « Grâce à une inflation incessante, les gouvernements peuvent à l'insu de tous confisquer secrètement une part importante de la richesse de leurs citoyens », pointait déjà le célèbre économiste John Maynard Keynes en 1919. En effet, l’inflation a naturellement pour effet de limiter notre pouvoir d’achat, une même somme d’argent permettant d’acheter moins de biens et de services à l’avenir.
En Belgique, la plupart des revenus comme les salaires ou les pensions sont indexés, c’est-à-dire qu’ils suivent l’évolution de l’inflation avec un léger décalage dans le temps. Ce mécanisme permet de compenser en grande partie les pertes de pouvoir d’achat. Il n’est toutefois pas parfait, l’indexation étant basée sur l’indice santé excluant l’alcool, le tabac et le carburant. De plus, les indices des prix utilisés pour l’indexation ne tiennent pas compte de l’évolution des standards de vie. Certains économistes estiment enfin qu’ils sous-estiment l’inflation réelle en raison de l’application des principes de substitution (si le prix d’un produit augmente, son poids dans l’indice diminue au motif que les consommateurs s’en détournent) et d’ajustement hédoniste (considérer l’avancée technologique comme une baisse de prix).
Malgré ces imperfections, les revenus indexés sont bien mieux protégés contre l’inflation que notre épargne. Des liquidités conservées dans un coffre-fort se déprécient jour après jour. En plaçant ces économies, vous obtenez un rendement qui vous permet de compenser la dépréciation de la monnaie consécutive à l’inflation. Force est toutefois de constater que les taux proposés sont désormais plus limités qu’il y a une décennie. À la suite de la Grande Récession de 2008-2009, les banques centrales ont en effet fortement réduit le loyer de l’argent dans le but de relancer l’économie et d’offrir de l’oxygène aux États. Certains étaient en effet littéralement étranglés par les intérêts qu’ils devaient payer sur leurs dettes. La Grèce, le Portugal ou l’Irlande ont notamment dû être secourus par les instances internationales.
Il ne suffit plus aux épargnants de prendre simplement rendez-vous auprès de leur banquier. Pour obtenir un rendement limitant les effets de l’inflation, vous devez chercher la meilleure offre du marché et les comptes d’épargne et à terme les plus avantageux.
Tenez également compte des éventuels frais additionnels, ou optez pour un compte d’épargne gratuit. Et tout ceci, bien entendu, sans prendre de risques inconsidérés : l’exemple des banques islandaises pendant la crise de 2008 a montré qu’un rendement plus faible était parfois un meilleur choix s’il offrait davantage de sécurité. Il n’est donc pas superflu de comparer les notations.